Désiré R. MWEZE, un nouveau Docteur à l’SDR-Bukavu après une soutenance de thèse



Désiré R. MWEZE, un nouveau Docteur à l’SDR-Bukavu après une soutenance de thèse

Ce vendredi, 6 novembre 2020 à partir de 9 heures de madagascar, Monsieur Désiré RUTAKAYINGABO MWEZE, enseignant à l’ISDR-Bukavu est désormais proclamé Docteur à thèse. Ce titre lui a été attribué après avoir soutenu sa thèse de Doctorat/PhD à l’Ecole Doctorale Gestion des Ressources Naturelles et Développement (ED GRND) de l’Université d’Antananarivo au Madagascar sur les « Dynamiques socioéconomiques et gestion des aires protégées: vers une reterritorialisation des politiques publiques environnementales ». Pour en savoir plus, voici le résume de cette thèse :

Cette recherche analyse l’influence des dynamiques socioéconomiques autour des aires protégées sur l’efficacité de leur gestion, partant de la périphérie immédiate du Parc National de Kahuzi-Biega en République Démocratique du Congo. Elle s’appuie sur une approche pluridisciplinaire qui intègre la géographie sociale, les sciences sociales de l’environnement, l’anthropologie de la conservation et l’histoire environnementale. Des approches diachroniques et synchroniques et des marches à la fois qualitatives et quantitatives sont mises en œuvre, mobilisant une série d’entretiens auprès d’informateurs-clé impliqués dans la conservation environnementale, des focus group à l’échelle communautaire et une enquête quantitative auprès d’un large échantillon des ménages dans 49 villages jouxtant le parc. L’analyse diachronique des dynamiques socioéconomiques au cours de trois dernières décennies montrent que les périphéries du PNKB se recomposent aujourd’hui dans leur structure économique, leur organisation spatiale et leur tissu social. Les résultats révèlent une «dépaysannisation» des milieux ruraux à travers l’effondrement des valeurs traditionnelles, une «désagricolisation» progressive et une «désocialisation» de la terre. En résultent des compétitions fortes pour le contrôle et l’accès aux ressources naturelles et de nouveaux rapports sociaux à l’espace. Ces diverses transformations ont donné lieu à de nouvelles grilles de lecture des rapports société/nature. Emergent, dès lors, des proximités dynamiques et conflictuelles parcs-populations cristallisées par la pluralité d’acteurs et d’intérêts, et dont le dynamisme et la juxtaposition complexifient la gestion. Paradoxalement, les politiques de conservation placées sous le signe de la cogestion n’en sont restées qu’aux habillages programmatiques. De plus, si les leviers de résilience face aux changements environnementaux sont salutaires pour les moyens de subsistance locaux immédiats, ils induisent d’importantes dégradations environnementales dans cet espace. Ainsi, conjuguées à d’autres facteurs structurels, les dynamiques socioéconomiques complexifient la conciliation conservation-développement. Elles en constituent une enfreinte supplémentaire à l’efficacité de gestion des aires protégées, en l’occurrence dans les pays en voie de développement. En termes d’utilité pratique, cette thèse suggère la reterritorialisation des politiques environnementales qui reconceptualise la conservation par un retour au local, légitime les arènes décisionnelles et endigue les rapports de force, au moyen d’approches contextualisées, intégrées et adaptatives.

Mots-clés: Dynamiques socioéconomiques, gouvernance, PNKB, reterritorialisation, politiques publiques environnementales.


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